TRADUCTION
THÉÂTRE – PHILOSOPHIE
C'est tout à la fois par amour des langues et par nécessité pratique que je me suis attelé à la traduction. Cela me permet d'explorer, avec beaucoup d'intérêt et de jubilation, la logique propre aux différentes langues que j'approche, mais aussi les affinités et discordances qu'il peut y avoir entre deux idiomes particuliers, tout comme les différents types d'enjeux de traduction, qui varient sensiblement en fonction de la nature du texte à traduire.
THÉÂTRE
Ivan VIRIPAEV, Insoutenables longues étreintes, tr. du russe par Sacha Carlson et Galin Stoev, Les Solitaires Intempestifs, Paris, 2018.
Je veux toujours quelque chose en plus, quelque chose de plus grand, quelque chose de réel. Ce qui me manque, c’est le plaisir, je manque du vrai, du véritable plaisir, de la satisfaction totale. Ce dont je manque, c’est de totalité. Ce dont je manque, c’est d’une sorte d’intégrité. Ce dont je manque, c’est d’une réalité authentique. Tout est comme dans un rêve, comme dans une gangue de caoutchouc.
Yana BORISSOVA, Les gens d'Oz, tr. du bulgare par Sacha Carlson et Galin Stoev, Éditions Théâtrales, Paris, 2016. (Texte traduit avec le soutien de la Maison Antoine Vitez).
« Plusieurs particularités de l’écriture de cette pièce peuvent être relevées, qui constituent autant d’enjeux pour la traduction, avant même de devenir des enjeux pour le plateau. […] [Signalons d’abord] l’humour, qui peut être à la fois mordant et délicat, mais toujours respectueux des sentiments et de l’intelligence que les personnages portent en eux. Dans ce contexte, un premier enjeu pour la traduction consiste à rendre la fraîcheur qu’il y a à prendre cette légèreté et cet humour comme medium pour toucher la profondeur des sentiments et des relations […]. Il est caractéristique, ensuite, que l’écriture se déploie au gré d’un savant mélange de registres de langage, parfois très éloignés : on oscille constamment entre le langage parlé quotidien et certaines hauteurs poétiques, entre un langage qui cherche à dire sincèrement les choses et les sentiments, un langage faussement simple très proche du snobisme et de l’élitisme, et un langage tissé d’autodérision. L’enjeu consiste donc ici à pouvoir rendre ce balancement et cette imbrication des styles, avec les ressources de la langue française, mais en retrouvant les appuis de jeu qu’il y a dans le texte bulgare […]. » (S. Carlson & G. Stoev, « Quelques enjeux de traduction », in Yana Borissova, Les gens d’Oz, Editions Théâtrales, Paris, 2016, pp. 75-77).

PHILOSOPHIE
Ricardo Sánchez Ortiz de Urbina, "Thymo-logie", traduit de l'espagnol par Sacha Carlson, in Annales de phénoménologie, Beauvais, 2016.
Ricardo Sánchez Ortiz de Urbina, Stromatologie. Théorie des niveaux phénoménologiques, traduit de l'espagnol par Sacha Carlson. À paraître.
Ortega y Gasset, Méditations sur le Quichotte (1914), traduction française en cours par Sacha Carlson et Pablo Posada.